Artistes et galeriste ont choisi ensemble cette phrase, écrite sur les murs d’Alep par une main (un artiste) anonyme, qui, de mur en murs, a circulé l’hiver dernier sur nos écrans d’ordinateur. Ainsi, ils ont voulu contribuer à ces événements, plus proches qu’on ne croit, qui se passent aujourd’hui de l’autre côté de la mer Méditerranée, mer plusieurs fois millénaire, qui est toujours un lieu d’échange, pour le meilleur et pour le pire. En chiasme, guerre et poème, finir et retourner pour s’interroger sur la place de l’artiste dans notre société, mais sans s’encombrer de l’idée d’un « art engagé » dans une société qui maintenant n’a d’art que de pacotille et de strass (de « tuning » selon le mot facétieux de Karim Ghelloussi) : quel poème en temps de guerre ? Quel non-poème l’artiste peut-il écrire quand le pays est en guerre, puisque sculpture et photographie sont aussi poème ; faut-il que le poème de guerre soit moins poème que le poème de paix. Qu’en est-il de la guerre ? Des guerres intérieures ou internationales.